Le Petit Penseur
La fabuleuse destinée du Petit Penseur
À quel moment l’histoire a-t-elle commencé?
Est-ce ce soir d’automne où, après une création m'ayant demandé beaucoup de temps et d’énergie, j’ai voulu faire une petite œuvre rapide pour me changer les idées ? Ce soir là, dans les ateliers d’Art Plus, j’ai entamé le modelage d’un petit bout de terre, de manière instinctive, sans trop savoir où j’allais au départ. Sous mes doigts, petit à petit, une silhouette féminine aux lignes simplifiées et à l'aspect un peu naïf a fait son apparition. Elle était assise au sol, jambes fléchies contre son torse, avec les bras coincés entre les genoux et une tête alourdie par des pensées envahissantes.
Je n'étais ni à la recherche d'un concept exceptionnel, ni en quête d'une œuvre pouvant changer la vision sur le monde... Ce qui m'importait c'était de laisser parler mes mains, de laisser s'exprimer mon cœur, j'étais dans le besoin de paix intérieure, de sérénité, ce qui me faisait peut-être un peu défaut à ce moment-là.
Mon mari est passé devant moi, il a dévisagé ma création et, l’air amusé, s’est exclamé a qui voulait bien l’entendre : « Elle s’est faite ! ». J'ai rétorqué aussitôt « Non, ce n’est pas moi ». Il a esquissé un sourire taquin et a repris ses occupations créatives. Mais quelques minutes plus tard, une amie est entrée dans la pièce, s’est arrêtée à son tour devant mon modelage et m’a demandé : « Oh que c’est mignon, c’est toi ? ». Cette deuxième remarque m'a laissé un peu perplexe.
Le doute était-il encore permis? Deux personnes, me connaissant plutôt bien, devinaient en ce petit personnage une création autobiographique. J’avoue que sur l’instant j’étais plus troublée que convaincue. Mais après réflexion... Mon inconscient s'était t'il invité discrètement? Leur vision ne coulait-elle pas de source?
C’est ainsi qu’est née « Songes » un soir de novembre en 2012, dans le cadre familier et rassurant de l'association artistique dont nous faisions partie à ce moment-là. Sa petite sœur, « Pleurs », est née quelques semaines après et les deux petites sculptures ont pris place, ensemble, sur un joli socle en pierre. Elles ont été adoptées aussitôt par l’un de nos fils.
Et l’histoire aurait pu s’arrêter là.
À l'époque, je n'avais aucun moyen de savoir que ce petit bout de moi allait encore évoluer et qu'il allait faire du chemin !
Durant les années qui ont suivi, des idées de créations m'ont traversé la tête par paquets, certaines se sont concrétisées, d’autres ont été mises de côté, en attente ou aux oublis.
De 2014 à 2018, mes journées ont été denses. Dans un sentiment d'accomplissement intense, les créations se sont succédées, les expositions et les salons se sont multipliés.
J'étais exaltée par ce que je faisais et portée par les remarques des visiteurs sur mon travail. Une espèce de boulimie créative m'avait envahi, une envie irrépressible de rattraper toutes les années de silence artistique que je m'étais infligé! Je me sentais forte, suffisament en tout cas pour m'autoriser à voler du temps là ou je pouvais encore en trouver, c'est à dire sur mon temps de sommeil. Je n'écoutais plus que mon besoin de créer, jusqu'au jour où mon corps m'a dit stop de façon très nette. C'est à ce moment-là que j'ai compris que le mental ne suffit pas! D'abord dans le déni, il a bien fallu que je reconnaisse mon surmenage. J'ai appris à dire non, aux autres et à moi-même.
Fin 2019, à quelques jours d’un week-end créatif avec des amis et notre fondeur, je m’interrogeais sur ce que j’allais réaliser. Une idée en apportant une autre, allez savoir comment, à un moment donné, « Songes et pleurs » se sont invitées dans mes pensées et, tout naturellement, l’envie m’a pris de les remodeler en les simplifiant encore et en les miniaturisant davantage.
Ce fut chose faite! Je leur ai offert au passage deux autres petits compagnons de route, dans le même état d’esprit, en introspection eux aussi : des petits êtres traversés par des sentiments et des émotions multiples.
Le dimanche soir mes quatre petits personnages en bronze patiné étaient entre mes mains. J’avais désiré ces petits témoins de notre temps sensibles, réfléchis, aimants, authentiques, doux, attachants, émouvants… En regardant leurs courbes épurées et douces j’étais comblée, satisfaite et particulièrement heureuse du résultat.
J’ai immédiatement dit à mon fondeur que j’en voulais d’autres exemplaires, en laiton et en aluminium, pour les fixer sur des pierres particulières ramenées des quatre coins de la France, en prévision du Salon Régional des Métiers d’Art.
Et c’est ainsi qu’en février 2020, je les ai présentés pour la première fois au public sous leur nom de groupe "INTROSPECTION". Le succès fut au rendez-vous, des regards émus se sont attardés sur eux, des échanges enthousiastes se sont multipliés, quelques sculptures ont été adoptées, et moi j’étais sur mon nuage, émue, sensible à ce que je voyais et ce que j’entendais…
Quelques jours plus tard, je les ai présentés dans un autre lieu, lors d’un très bel évènement ; la ferveur était totale de la part des artistes autant que des nombreux visiteurs et acquéreurs. Cette exposition démarrait sur les chapeaux de roues !
Et à la surprise générale, le premier confinement nous est tombé dessus comme un couperet !
Mes petits personnages, comme l’ensemble des œuvres exposées, sont restés enfermés durant deux mois, sans possibilité de les récupérer. Enfermés, comme nous tous, méditant sur une situation qui nous échappait irrémédiablement, recevant cette sentence tel un coup de masse, accusant notre incompréhension, s’interrogeant sur ce qu’allait être l’avenir…
Ce temps de réflexion fit naître en moi le besoin de créer quatre petits compagnons supplémentaires, élevant la fratrie à huit.
En dehors de cette merveilleuse conception, 2020 fut pour moi une année stérile en création. Non par manque d'inspiration car les idées étaient toujours là, florissant devant un matériau inspirant, une herbe dans le jardin ou le soleil bien présent cette année-là! Non, ce qui me manquait c'était l'énergie, le peu qu'il me restait je l'ai mise à essayer de comprendre le monde dans lequel je vivais, à comprendre les autres, à me comprendre moi-même.
Un sas de décompression est parfois nécessaire, un temps de silence, une retraite...
Je suis revenue timidement à la création et aux expositions au printemps 2021. Simultanément, l’un des Petits Penseurs a pris place dans mon sac à main, il est devenu le petit bijou de poche qui me suivait partout. Durant l’été je l'ai photographié sur les bords de Loire, tel un témoin de mes balades énergisantes. Je le posais tantôt sur un pont, tantôt sur l'herbe fraîche, en quête de douceur et de beauté : les paysages que nous offre la Loire sont variés et magnifiques, la lumière est changeante à chaque instant et très inspirante. Me promener au bord de l’eau en serrant dans le creux de ma main ce petit être m’a comblé de paix à de nombreuses reprises. Comment expliquer ce besoin de l'avoir sur moi? De le regarder, le toucher, le caresser? De l'honorer en faisant de lui la vedette de mes photographies? Il est tout aussi difficile de décrire ce qui se passais en moi, que ce qui se passait entre moi et lui... un doux mystère.
J’ai eu envie de partager quelques photos de mon petit bonhomme baladeur sur les réseaux sociaux. Dès la deuxième publication, une personne m’a contacté pour en avoir un sans socle, comme le mien, libre comme l’air. Elle voulait un petit porte-bonheur, une sorte de talisman, et elle voyait dans mon Petit Penseur exactement ce qui lui fallait.
Quel bonheur! Et quel honneur!
Je n'avais jamais imaginé que ce petit être ait pu émouvoir à ce point quelqu'un d'autre que moi. Il me fallait désormais pensé à expédier mon Petit Penseur par colis en lui souhaitant un bon voyage et en mettant en lui les meilleurs intentions possibles...
J’ai donc commandé plusieurs Petits Penseurs en aluminium à mon fondeur et quelque temps plus tard j’en ai reçu une jolie poignée. Une fois les finitions achevées, je les ai posés sur la table de notre salle à manger, c'était agréable et satisfaisant de les voir là, en groupe, comme de vaillants petits gardiens de mon âme. En rentrant de son travail mon mari les a observés et il s’est emparé de l’un d’entre eux en disant : « Celui-là il est pour moi ! Je l’aurai tout le temps sur moi »
Je ne vous cache pas mon plaisir, d'autant plus qu' Hervé n’a pas toujours exprimé d'admiration pour mes créations, alors le voir craquer sur mon Petit Penseur m’a remplie de joie!
Et c’est après cela que l’histoire a pris un tournant !
Hervé est graveur sur pierre, il travaille dans les cimetières. Il passe le plus clair de son temps seul, assis sur les pierres tombales à graver avec soin le nom des défunts, de manière traditionnelle, entièrement à la main. Il lui faut de la patience et tenir des positions abracadabrantes pendant des heures! Dans sa solitude quotidienne, le petit bonhomme qu’il venait tout juste d’adopter prenait tout son sens, pour lui bien plus que pour n'importe qui d’autre.
Il m’a envoyé quelques photos de son petit compagnon de travail, posé ci et là sur les stèles pendant qu’il gravait. Ses photos m’ont tellement émue et j’ai ressenti le besoin de partager les émotions qui me traversaient en les postant sur les réseaux sociaux.
Dans les heures qui ont suivi, j'ai reçu plusieurs commandes, à chaque fois avec la même phrase : "Moi aussi j'ai envie de prendre des photos avec le Petit Penseur"
Et voilà, la suite de l’histoire m'a un petit peu échappée… De manière tout à fait heureuse... Je n'avais pas imaginé en 2012 une telle évolution, il arrive que la vie nous réserve de belles surprises!
Grâce à ses nombreux adopteurs, le Petit Penseur a visité pratiquement toute la France, il a traversé les frontières, s’est promené en Europe, est parti sur les autres continents, a volé vers des îles lointaines où je n'aurai sans doute jamais la chance d'aller moi-même... Et je ne me lasse pas de recevoir des photos !
Chaque cliché me remplit d’un plaisir indescriptible : qu’il soit réalisé en toute simplicité au pied d’un sapin de Noël, qu’il soit témoin d’un plaisir régressif , qu’il survole les toits d’Orléans depuis la hauteur de la cathédrale, qu’il soit pris à l’autre bout du monde avec pour décors des paysages à couper le souffle, sur des pirogues, des montagnes, devant des océans, avec des sculptures de grands hommes choisies sans hasard, devant des monuments incroyables ou juste sous une fleur aux pétales délicats… c’est toujours avec le même bonheur que j'accueille ses images porteuses de messages merveilleux.
Il va de soi que "Petit Penseur" et "Petite Penseuse" sont à la même hauteur sur l'échelle de grandeur de mon coeur. Je vous laisse la liberté de vous approprier ce petit être comme vous le voulez et même de lui donner un nom si vous le souhaitez, celui qui a le plus de résonnance pour vous. Cela est vrai également pour chacun de ses frères et sœurs.
Il fallait bien que je lui donne un nom, mais vous serez d'accord avec moi pour dire que la magie opère aussi bien au masculin qu'au féminin!
A tous ceux qui ont choisi d’adopter un Petit Penseur et de m’adresser des photos : vos clichés me vont droit au cœur, et je prie de toute mon âme pour que ce bonheur dure toujours ! De grâce, faîtes durer la douce magie que vous avez généré, faîtes durer mon rêve éveillée, il est si joli !
Et à tous ceux qui ont choisi d’adopter un Petit Penseur et de le garder précieusement pour eux : c’est un très grand honneur pour moi de savoir ce petit compagnon à vos côtés, je souhaite du plus profond de moi qu’il vous apporte ce pour quoi vous l’avez choisi, qu’il soit ce petit être qui vous comble au moment où vous en avez besoin.
Vous qui venez à ma rencontre lors de mes expositions, je vous remercie mille fois pour votre générosité, votre sens du partage, votre intelligence du cœur.
La vie est belle, elle n’est que création, à nous de créer avec amour...
Si vous êtes arrivé jusqu'ici,
c'est peut-être que le site et/ou le Petit Penseur vous ont plu,
si tel est le cas,
vous pouvez nous laisser un petit message (Avis clients)
Vous lire nous fera le plus grand plaisir.
Merci vivement!